Les auteurs ne sont ni Esope ni La Fontaine mais de simples citoyens entreprenants ligériens qui ont voulu jeter un œil dans le rétroviseur, s’interroger sur leur utilité, leur action depuis 10 ans, tout simplement mesurer leur l’impact économique pendant cette décennie.
Les CIGALES (Clubs d’Investisseurs pour une Gestion Alternative et Locale de l’Epargne Solidaire) « ayant chanté toutes ces 10 dernières années » jusqu’à rassembler plus de 1000 cigaliers « se trouvèrent fort dépourvues quand la pandémie fut venue ». Elles ne pouvaient plus se réunir. Comment accompagner, assurer le suivi de leurs investissements ? Et surtout comment faire remonter à nos partenaires (Région, CRESS, Banque des Territoires, autres EPCI et la Fédération nationale des CIGALES) l’état de santé de nos FOURMIS ces structures – sociétés, entreprises individuelles et associations- qu’elles financent et accompagnent ?
A y regarder de plus près, chaque Club CIGALES à défaut de « mouche ou de vermisseau » conserve bien un petit « topo » sur leurs FOURMIS voisines ne serait-ce que pour suivre leur vie « en attendant de retrouver leur intérêt et principal ».
En un rien de temps et en mettant à profit les confinements de 2020, cette étude voyait le jour. Etablir un quantitatif, mettre bout à bout des chiffres même en remontant sur 10 ans, on y parvient. En revanche les analyser, leur donner du sens, savoir pourquoi les FOURMIS viennent si volontiers frapper à la porte des « CIGALES leurs voisines », cela demande du temps. Une stagiaire de Science-Po Rennes est venue prêter main forte pendant 3 mois à la colonie des CIGALES.
Nos CIGALES tout comme celles de La Fontaine aiment faire la fête. C’est ainsi qu’elles se sont retrouvées le 2 Octobre dans une ambiance qui faisait plaisir à voir pour découvrir qu’elles ont investi plus de 800 000€ dans 165 entreprises dont une trentaine ont tenu à faire le déplacement à Nantes pour les remercier directement. Et 150 d’entre elles toujours actives et besogneuses font vivre plus de 325 salariés.
La morale de cette fable ? Pour aider beaucoup de FOURMIS, il faut beaucoup plus de CIGALES. Il faut les multiplier, partout, en Ville comme à la Campagne, les faire connaître auprès de toute la société civile qu’elle soit jeune active ou retraitée, les présenter dans tous les réseaux de décideurs et notamment d’élus. Nos concitoyens n’imaginent pas la formidable capacité d’agir qu’ils possèdent avec seulement 3 sous mis en commun.
Intégrer un Club CIGALES, c’est très simple, en peu de temps et à la portée de tous, chacun peut décider du montant de l’épargne qu’il va mettre en commun. Ensuite on s’offre une aventure humaine faite de belles rencontres tant au sein de son club (pour délibérer du bon usage de notre épargne et faire vivre nos voisines les fourmis), qu’auprès de ces citoyens entreprenants qui sont pour certains sans appui de la famille pour les aider ou n’ont pas suffisamment d’économie pour lancer leur projet.
La morale de cette morale, il faut réunir des CIGALES épargnantes solidaires avec des Fourmis entreprenantes solidaires pour ouvrir un avenir à l’humanité. Les beaux moments de partage vécus ce 2 octobre dernier à l’occasion du 10ième anniversaire de l’association des CIGALES des Pays de la Loire, en témoignent.
Yvonne GENEST et Jacques Ravaillault, co-Présidents de l'ACPL
